Concerto pour Koto (2013)
pour Koto et Orchestre (2013)
EDIZIONI SUVINI ZERBONI - MILANO
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dédiée à Makiko Goto
Interprété par l’Orchestre Philharmonique de Radio France, sous la direction Jean-Michaël Lavoie - Avec Makiko GotoCréation le 23 Mai 2013, ParisDans le cadre de "Alla Breve" de France Musique
Le point de départ de "Concerto pour Koto" est une pièce pour Koto solo qui s´appelle "Monochromer Graten V". "Monochromer Garten" signifie "jardin monochrome" et ce titre est utilisé pour une série de mes pièces dans laquelle j'ai été inspirée par le jardin japonais, plus précisément par sa composition et par sa disposition.
L’art des jardins est un art important au Japon.
Le jardinier conçoit le paysage dans un espace fermé (ou dans le clos), avec peu de matériaux qui sont soigneusement choisis, comme des rochers, des pierres, du sable, des graviers, des plantes ou des mousses.
Le but de l‘art des jardins n´est pas seulement de représenter la nature en miniature mais d‘exprimer l´univers intérieur et profond du jardinier.
Dans le processus de la réalisation, le jardinier essaye d´atteindre le fond de son âme.
Pour moi, la composition musicale est tout à fait pareille à l‘art des jardins.
Dans un temps déterminé, j´agence les matériaux musicaux, produis une courbe de l´énergie sonore et crée un univers. Le but que je cherche à atteindre dans ma composition est d´exprimer par les sons quelque chose d‘intérieur et de profond qui existe chez moi et d´arriver à l´état tranquille ou transparent.
"Concerto pour Koto" est un développement de cette idée. Si j’ai surtout exploré l’énergie sonore dans ma pièce pour koto seul, je traite ici les instruments en trois niveaux.
Le 1er est pour Koto comme le Soliste qui lance tout les matériaux et gestes musicaux.
Le 2ème est pour Harpe et Piano. J´ai traité ces deux instruments comme un écho du Koto et comme un pont entre le Soliste et l´orchestre.
Le 3ème est pour l´orchestre. L´orchestre est plutôt comme un méga-instrument qui est déclenché par de Koto.
Dans la musique traditionnelle, on pratiquait toujours de Koto classique avec 13 cordes.
Il a été introduit au Japon depuis Chine entre 7eme et 8eme siècle.
L´histoire du Koto avec 17 cordes est assez récente. Cet instrument a été inventé par le maître Michio Miyagi pour accompagner le koto classique en 1921.
Dans ma pièce "Koto pour concerto", j´ai traité ces deux instruments tantôt indépendamment, tantôt comme un seul instrument (méga instrument), à savoir que le soliste joue les deux instruments en même temps.
Cette pièce est jouée sans interruption du début à la fin mais elle est composée de cinq parties qui ont des caractères suivants.
- La 1ère partie est l‘Introduction des matériaux musicaux qui seront employés dans toute la pièce, tels que la disposition du son unique comme celle de la roche, le geste ascendant comme l´énergie ou l´arbre qui croît, et l´énergie fluide comme celle du sable. C´est de Koto avec 17 cordes qui présente ces trois matériaux. La harpe et le Piano jouent le rôle intermédiaire entre de Koto et l´orchestre qui est traité comme un méga-instrument du Koto.
- Dans la 2ème partie, j´ai essayé de représenter l´état calme avec les mêmes matériaux musicaux. Quand on s´assoit devant le jardin, on peux sentir la tranquillité profonde. Alors que l´espace du jardin est clos, la sensation de l´espace est illimitée à l‘horizon, vers le ciel et vers la terre, en bref vers toutes les directions.
Dans cette partie, j´ai utilisé de Koto classique avec 13 cordes qui a une sonorité élégante.
- Dans la 3ème partie, j´ai mis au point un mouvement fluide qui crée une courbe d‘énergie.
Dans le jardin, on voit l'utilisation du sable et des graviers pour symboliser des lieux sacrés. Des motifs y sont dessinés à l'aide de râteaux. Elles illustrent des vagues et des courants, puis des circulaires autour des rochers. Les motifs ondulants tracés sur le sable donnent une impression du mouvement, et offrent un contraste net avec des rochers statiques.
J´ai essayé de créer des mouvement ondulants par les sons et aussi de créer un contraste dans la pièce.
Dans ce mouvement, le Soliste joue de Koto avec 17 cordes et de Koto classique en même temps.
- La 4ème partie commence avec une cadence du Koto. La Soliste construit sa partie avec les éléments qui sont déjà présentés dans la pièce. Petit à petit, les autres instruments rejoignent la soliste de manière plus rythmique et plus vive et aboutissent à la 5ème partie qui est une sorte de sublimation finale.
- La 5eme partie est une sorte de sublimation finale. Le caractère de la musique ressemble à celui de la 2ème partie mais elle avance dans une direction plus profonde. J´ai voulu atteindre le point le plus profond par les sons et exprimer l´état tranquille.
(12 Juni. 2013, Malika KISHINO)